11/05/2012
Le centre et la feuille de vigne
Le centre et la feuille de vigne
Le Béarn a produit deux hommes politiques connus: Henri IV et François Bayrou, l'un étant même biographe de l'autre, tous deux grands "pacificateurs", l'un du Royaume de France au 16e siècle et l'autre de la vie politique française aux 20e et 21e siècles (22e?). On prête au "bon roi Henri" ces mots, lorsqu'il se convertit au catholicisme en la Basilique Saint-Denis: "Paris vaut bien une messe", et à François Bayrou ces termes: "mon siège vaut bien un fromage". Mais ce ne sont que supputations...
Le "bon François" de Bordères en Béarn, passe sa vie politique à chercher le centre comme d'autres le "point G", l'un étant plus jouissif que l'autre.
Après une légère tentative de dérapage à "gauche" lors du deuxième tour des Présidentielles -on ne sait jamais... au cas où... le centriphyle vient de ce recentrer à droite, au "Centre pour la France". Après avoir tenté une esquisse d'opération "troisième force", rendue difficile par le poids du Front de gauche, Saint François de Bordères vient de retomber au "centre", ce lieu de nulle part à gauche, donc à droite, mais à égale distance entre "les extrêmes"... Refrain bien connu: communisme=fascisme. Parallèle insoutenable et qui disqualifie ceux qui l'utilisent.
L'histoire a démontré que "le centre" est le centre de gravité d'alliances contre-nature et de magouilles en tous genres (IIIe et IVe Républiques). Le centre est à la droite ce que la feuille de vigne est au sexe. Le centre, c'est le néant politique, et chacun sait, depuis Léonard de Vinci, que "le néant n'a pas de centre, et ses limites sont le néant".
Jean Ortiz
18:06 | Lien permanent | Commentaires (0)
Libérez la corrida!
Libérez la corrida. Lettre ouverte.
Cher monsieur Demorand (Libération),
Qu'un journal qui se veut impertinent, hors des moules et de la mondialisation, sombre dans le conformisme écolo-bobo, laisse perplexe tous ceux qui connaissent l'histoire de Libération. En supprimant la page taurine, vous venez d'amputer votre journal d'une dimension ancestrale de la culture populaire; un coup d'autant plus facile qu'il va dans le sens du poil de la bête idéologique dominante: la bien-pensance, le sentimentalisme de 4'sous, l'uniformisation rampante et totalitaire des goûts, des cultures...
Les fondateurs de Libération avaient l'ambition de libérer les cerveaux, de combattre le clonage culturel, politique... Supprimer une page taurine, écrite par la meilleure plume de la planète taurine, Jacques Durand, relève d'une capitulation devant le "politiquement correct", les lobbies "animalistes", les intégristes du "bon goût"... Ceux qui s'insurgent lorsque l'on tue un "toro" élevé exclusivement pour un rituel de combat, de courage, de recherche de la pureté essentielle, mais se taisent lorsque l'on bombarde l'Irak, ou l’Afghanistan, sont peu crédibles dans leur croisade compassionnelle.
La tauromachie fait partie du patrimoine culturel des peuples du Sud de la France, de l'Espagne, de l'Amérique latine. Elle présente certes des aspects violents, mais sur le fond, est bien moins cruelle que ces indices boursiers (CAC 40, et autres) qui révèlent l'immensité de profits réalisés violemment par quelques-uns, sur le sang et la sueur des hommes. Alors, je vous en prie, chaque chose à sa place! Et l'humain d'abord.
Vous tombez, monsieur Demorand, dans le panneau de tous ceux qui voudraient nous contraindre à ne pas voir la mort en face, à vivre dans une société aseptisée, dans une mécanique à uniformiser, à niveler, à lobotomiser, mais qui n'hésitent pas à créer des climats anxiogènes, en montant en épingle des faits divers plus sanglants que la corrida; et parfois, souvent, à traiter les hommes, les femmes, les chômeurs, les immigrés, les précaires, moins bien que les animaux.
Vous venez, monsieur Demorand, en cédant la mode du "penser comme il faut", de mutiler la culture, en coupant les mains d'un journaliste écrivain qui, à partir de la tauromachie, a atteint les sommets de l'écriture. Jacques Durand, avec modestie et élégance, a su tirer du monde des "toros" la quintessence littéraire et philosophique de l'homme, d'une plume aussi scintillante qu'un habit de lumière un jour de "faena grande". Vous ne sortirez pas par la "puerta grande", monsieur Demorand. A triompher facile, on n'en tire que peu de gloire...
Nous serons nombreux à ne plus acheter Libération, le jour des chroniques de Jacques.
Jean Ortiz, Maître de Conférences à l'université de Pau.
08:41 | Lien permanent | Commentaires (13)
Espagne: révolution étudiante (suite)
S'il en est qui ne supportent guère la politique ultra-conservatrice des "Populares", héritiers du franquisme, ce sont bien les étudiants et lycéens espagnols.
Ce 10 mai, ils viennent à nouveau de battre le pavé (avant de le soulever?) contre les amputations de 25 à 30% des budgets éducatifs et leurs conséquences lourdes: classes surchargées, conditions d'enseignement dégradées, renchérissement du droit d'accès à l'Université... Une immense banderolle proclamait à Madrid: "l'éducation n'est pas un coût mais un investissement". Sale coup coup à la veille du premier anniversaire (hyper-fliqué) des "Indignés". La bonne vieille politique des "porras" (matraques) reprend du service.
Les travailleurs de la santé ont rejoint les étudiants. La prétendue "réforme de la santé" est destinée à "économiser" 7 milliards d'euros. Aux injustices ainsi générées s'ajoute le démantèlement du secteur hospitalier public et universitaire.
Tous les syndicats lycéens , étudiants, enseignants, les associations de parents d'élèves, préparent pour le 22 mai une grève générale historique, de la maternelle à l'Université. Ils exigent de surcroît la démission d'un triste sire, le ministre Wert de l'Education. Ce vampire leur donne le vertige. Vers quoi vont-ils? Vers un mouvement massif de rejet des options létales de l'Union Européenne, de la BCE, du FMI..., des politiques criminelles "d'austérité", de "rigueur" "de droite" comme "de gauche"...
Grèce, Espagne, France, Portugal... certains y voient de début d'un processus encourageant de "latino-américanisation"... Hier la "main de Moscou", aujourd'hui celle de Chavez? Les "sauvages" nous donneraient -ils des leçons, à nous, nombril du monde?
Jean Ortiz
05:03 | Lien permanent | Commentaires (0)